Yellowstone : le créateur de la série déteste le film préféré des spectateurs AlloCiné

Taylor Sheridan, le créateur de “Yellowstone“, est un homme en colère. Un homme qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui n’hésite pas à dire ce qu’il pense, même si cela choque. Sa dernière victime, “Forrest Gump“, film culte des années 90 adulé par le public. Pourquoi Sheridan déteste-t-il tant “Forrest Gump” ? Qu’est-ce qui le rend si furieux ? Est-ce une simple question de goût personnel ou y a-t-il quelque chose de plus profond ?

Deux œuvres aux antipodes, deux visions du monde irréconciliables et un débat passionnant qui s’annonce.

Le choc des titans : deux œuvres aux antipodes

Forrest Gump : une ode à l’optimisme et à la bienveillance

“Forrest Gump” transcende le simple cadre cinématographique : c’est une véritable odyssée de l’optimisme. À travers le regard innocent et bienveillant de son personnage éponyme, le film explore les époques et les événements marquants du XXe siècle. Entouré de personnages attachants tels que Jenny, Bubba et le lieutenant Dan, Forrest Gump incarne la bonté et la persévérance dans un monde souvent cruel. Un monde marqué par la violence, à l’instar de la série Narcos, dans l’univers de la drogue.

Cette histoire émouvante a été saluée par la critique et récompensée par prix notables et  six Oscars, dont celui du : 

• Meilleur film ; 
• Meilleur réalisateur : Robert Zemeckis ; 
• Meilleur acteur : Tom Hanks ; 
• Meilleur scénario adapté : Eric Roth ; 
• Meilleur montage : Arthur Schmidt ; 
• Meilleurs effets visuels : Ken Ralston, George Murphy, Stephen Rosenbaum et Allen Hall . 

 Elle a conquis le cœur de millions de spectateurs à travers le monde, devenant ainsi un classique du cinéma dramatique. “Forrest Gump” laisse un héritage durable dans la culture populaire grâce à ses valeurs intemporelles de bonté, d’amitié, de persévérance et d’optimisme. Il rappelle l’importance de croire en un avenir meilleur et de rester fidèle à soi-même.

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Yellowstone : un western moderne, âpre et brutal

Plongeant les spectateurs au cœur d’un ranch familial du Montana, “Yellowstone” dépeint un univers impitoyable où la violence et la trahison règnent sous l’autorité charismatique de John Dutton. Les personnages complexes et nuancés, tels que John Dutton lui-même, naviguent entre loyauté, ambition et danger, offrant des intrigues brutales et sans concession, souvent polarisantes. Malgré les débats suscités par sa noirceur excessive, la série remporte un succès incontesté, portée par une écriture soignée et un casting exceptionnel.

Entre tragédies familiales et manœuvres politiques, la série offre un récit captivant et souvent controversé, révélant les nuances les plus sombres de la nature humaine. “Dans cette odyssée moderne du Far West, les alliances se font et se défont au gré des intérêts personnels, mettant en lumière les dynamiques de pouvoir et les valeurs en jeu. “Yellowstone” se démarque ainsi comme une exploration sans compromis d’un monde impitoyable.”

Taylor Sheridan : un électron libre à Hollywood

Taylor Sheridan s’est hissé au sommet de Hollywood par un chemin atypique, passant de l’acting à l’écriture de scénarios. Ses œuvres, telles que “Sicario” et “Wind River“, ont non seulement reçu des nominations aux Oscars, mais ont également affirmé sa réputation d’auteur audacieux, explorant sans concessions les recoins les plus sombres de l’âme humaine. Son refus des clichés hollywoodiens, privilégiant une approche réaliste et complexe, fait de lui une voix singulière et indispensable dans l’industrie cinématographique contemporaine.

À travers des films tels que “Sicario” et la série “Yellowstone”, Taylor Sheridan dresse un portrait sans fard de la violence et de la complexité morale. Rejetant les conventions des productions “feel-good“, Taylor Sheridan nous confronte à la réalité brutale du monde. Il incite le spectateur à une réflexion profonde sur les valeurs et les dilemmes éthiques qui animent la société moderne.

Le désamour de Taylor Sheridan envers “Forrest Gump”

Taylor Sheridan exprime une critique sans concession envers “Forrest Gump”, dénonçant son optimisme simpliste et son message moralisateur. Pour lui, le film représente une vision idéalisée et déconnectée de la réalité, où un seul personnage parvient miraculeusement à guérir les maux de tout un pays. Cette représentation naïve et irréaliste du monde est jugée insupportable par Sheridan, qui refuse catégoriquement d’être asséné de leçons de morale. Pour lui, le rôle d’un conteur est de présenter le monde tel qu’il est, sans jugement ni prêche idéologique, laissant au spectateur le soin d’en tirer ses propres conclusions.

Sheridan critique également l‘incapacité de “Forrest Gump” à être produit dans le climat culturel actuel, soulignant la sensibilité exacerbée à l’égard de la représentation de certains personnages. Cette prise de position radicale illustre la ferme conviction de Sheridan de ne pas céder aux pressions de la nouvelle moralité et de préserver sa liberté artistique à tout prix.

Le désamour de Taylor Sheridan envers “Forrest Gump” met en lumière un conflit essentiel entre deux conceptions du storytelling : l’une cherchant à inspirer et à réconforter, l’autre à questionner et à défier. À travers ses critiques acerbes, Sheridan défend une approche artistique plus nuancée et plus authentique, rejetant les artifices du “feel-good” pour embrasser la complexité de l’expérience humaine. En rejetant les conventions du cinéma traditionnel, Sheridan défend avec passion sa vision du rôle du conteur, affirmant ainsi sa place en tant qu’électron libre à Hollywood, prêt à défendre son intégrité artistique avec férocité.

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